Série graffitis






La photographie nourrit un rapport ambigu avec le monde et avec ce que nous appelons la « réalité ». Étroitement liée au réel dont elle est une empreinte, elle ne présente toutefois de lui qu’une version tronquée : celle du cadrage.
Partant de ce principe, j’utilise l’appareil photographique pour produire des images hybrides, entre réalité et abstraction, entre photographie et peinture. Du quotidien le plus banal j’essaie d’extraire toute la beauté et la poésie, en adaptant simplement mon point de vue.

Un jour, tandis que je me promenais dans les anciens bâtiments frigorifiques de Paris, mon regard fut attiré par les graffitis inondant les fenêtres des escaliers. Ils n’avaient rien de remarquable en eux-mêmes ; il s’agissait d’inscriptions peintes à la bombe de manière hâtive et aléatoire, chaque graffeur ne faisant que recouvrir avec sa propre couleur les noms de ses prédécesseurs. Au final, et à première vue, cela donnait un enchevêtrement de lettres incohérent, totalement assombri par le contre-jour. Mais en y regardant de plus près et en adaptant mon point de vue, je pouvais voir d’un coup la lumière pénétrer les couleurs et les sublimer totalement. Et c’est alors que m’apparut tout un univers de lignes et de formes. Le résultat est une série de photographies hybrides, qui emprunte autant à la peinture qu'à l'esthétique de la photographie publicitaire, avec ses fonds blancs et ses couleurs éclatantes.


© Valérie Vanhoof


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